Directeur: Daniel Simond
Gilbert Trolliet est d'abord
écarté, tout comme son groupe genevois, de cette revue.
Par la suite, quelques-uns de ses poèmes y seront
publiés et plusieurs textes signés de sa plume y
paraîtront dans la rubrique «Notes».
Après la disparition de Présence, Daniel Simond
fonde en 1937 Suisse romande. Il assure une certaine
continuité entre les deux revues en gardant à ses
côtés les principaux collaborateurs de la
première.
Suisse romande est avant tout centrée sur la vie
artistique, mais continue à défendre les valeurs
humanistes chères à Présence. D'une
manière générale, Suisse romande, autant
que Présence, a cherché à articuler deux
points de vue que ses animateurs jugent complémentaires:
l'engagement esthétique, qui passe par la primauté
du spirituel, et une éthique humaniste qui est pensée
conjointement à celui-ci et qui prend de plus en plus de poids
à l'approche du second conflit mondial. Pour son
directeur Daniel Simond, il y a dans l'art les fondements
d'une morale qui représente une alternative aux valeurs
matérialistes et qui transcende les écoles et les
luttes idéologiques. Se positionnant contre la culture
officielle, il veut aussi être un découvreur de talents
et un relais culturel en Suisse romande; il a donc le souci
d'offrir une tribune aux jeunes auteurs de cette région.
À ses débuts, le public réserve à Suisse
romande un bon accueil, mais en 1939, l'instabilité
politique, la concurrence et le déficit culturel auront raison
de celle-ci. C'est la raison pour laquelle Daniel Simond
décide de s'associer en 1940 à la revue Formes
et Couleurs dirigée par André Held.